Cliquez sur l'illustration
pour l'agrandir
Il y a bien longtemps, à l'ouest de Bytom, s'étendait une forêt dense et mystérieuse. la Chênaie. Parmi les chênes majestueux, les hêtres et les érables, passaient furtivement des chevreuils, des sangliers, des renards et dans le branchage s'activaient de nombreux oiseaux.
Un jour, dans les environs, le bruit courut, que dans les parrages s'était manifesté Pistulka, un brigand notoire de Silésie. Ce nom, à lui seul, suscitait la crainte, car celui-là n'avait paraît-il, de pitié pour personne. Poursuivi par les gardes municipaux, il arrivait à s'échapper avec efficacité des pièges tendus et emprisonné une fois, il réussit, par ses propres moyens à scier les barreaux et a˛ fausser compagnie.
À l'écart, aux abords de La Chênaie, dans une chaumière, vivait une veuve avec sa fille. Un soir, l'enfant fut atteint d'une forte fièvre. Quand le lendemain, tous les remèdes, les compresses et les plantes demeurèrent inefficaces, la mère prit sa fille dans ses bras et partit à pied par la forêt, voir le médecin guérisseur à Bytom.
Sur son chemin, elle ne tarda pas à croiser un homme, barbu et grande taille. Se souvenant de ce qu'on disait de Pistulka, elle serra dans le creux de sa main, l'écu destiné à payer le médecin.
- Où vas-tu, bonne femme ? demanda l'inconnu.
Après avoir entendu le but de son déplacement, il lui proposa son aide, prit l'enfant dans ses bras et ensemble, ils poursuivirent leur chemin à travers la forêt.
Quand il atteignirent la lisière, remettant l'enfant à sa mère, il dit :
- Ne crains rien, le médecin va certainement aider ta fille, moi, je vous attendrai ici et je vous raccompagnerai saines et sauves chez vous!
Il tenu parole et les quittant, il remit quelques écus à la jeune femme et lui recommanda de ne parler à quiconque de leur rencontre.
Plusieurs mois plus tard, la veuve se creusait encore la tête; son bienfaiteur, n'était-il pas par hasard, Pistulka lui-même ?
PISTULKA LE GÉNÉREUX